Le long voyage

Publié le par Comme Je t' Aime

Le long voyage

~~Alors délicatement elle me souleva de la petite chaise me coucha sur le lit et commença a m'enrouler dans une sorte de chose bizarre qui faisait des bulles et qui bruissait désagréablement , j'en avais plein les oreilles, elle me tourna , me retourna et d'un seul coup, je vis son visage devenir flou puis s'effacer pour laisser le noir complet. Je la sentis me déposer dans quelque chose de dur, une boite en carton sans doute, je l'entendis me dire « au revoir , bon voyage petite fille » puis plus rien. J'avais le mal de mer, l'impression d'être dans un bateau au beau milieu d'une tempête, ça bougeait dans tous les sens, mon petit habitacle tanguait, roulait, j'étais crispée, tremblante, je voulais m'accrocher a quelque chose, mais mes mains étaient prisonnières des bulles qui grincent, je ne pouvais pas bouger, je devais juste attendre que la tempête se calme,il fallait que je me ressaisisse, que je sois courageuse, et je pensais à cet instant que j'avais bien fait de ne pas manger ce gros gâteau a la crème que Bécassine avait confectionné pour fêter ma nouvelle vie,sinon …BOU ! Je n'ose même pas y penser ! Agnès me déposa dans sa voiture et mon petit navire cessa de tanguer, je l'entendis dire, « En route pour le Limousin » c'est quoi le limousin ? C'est ou ? Fait chaud, fait froid ? A toutes ces questions, je n'avais encore aucune réponse. Nous y voilà,clama t'elle, on a de la chance, la poste est encore ouverte. La Poste, Aïe ! J'avais entendu dire que cette dame n'était pas très tendre avec les boites de carton qu'on lui confiées. Il paraît qu'elle les jetait pèle-mêle dans des grandes caisses en fer, sans même regarder si c’était marqué fragile sur la boite. Mon dieu que j'avais peur, mon petit corps de plastique se mit à trembler et je sentis de l'eau sur mes joues rebondies, des larmes c'étaient.. car oui, les poupées pleurent aussi, mais ça, les humains ne le voient jamais. Mais finalement, je ne ressenti aucune secousse, juste un peu de roulis , j'entendis même une fois quelqu'un qui disait, fait attention, tu vois bien qu'il y a écrit fragile sur cette boite ! Je pris le train je crois, le bruit des roues sur les rails me berçait doucement et je finis par m'endormir, bercé par ce rêve que je fais souvent, celui ou une petite fille, me serrait dans ses bras un matin de noël, il y a bien longtemps. Un bruit me fit ouvrir les yeux . Le train venait d'entrer en gare . Limoges Bénédictin ! C'était le bout du voyage, je le savais , Agnès me l'avait dit, Du train, j’atterris dans une grande salle bruyante, au brouhaha confus de bavardages incessants, puis on me déposa dans un autre chariot de fer et puis dans une petite voiture jaune, parmi des tas de lettres et journaux en tout genre. La voiture démarra et soudain j'entendis une voix s'adresser a moi. La gentille employée des postes qui étai au courant de ma venue, me dit « dans quelques minutes tu seras arrivée a destination, ma grande, j'espère que ton voyage s'est bien passé » Au bout d'un moment qui me parut interminable, la fourgonnette s’arrêta , Lily la postière, car elle s'appelait Lily, je l'ai su par la suite, alla sonner a la porte d'une grande maison. « Bonjour, Sandrine, je te dépose, le colis de ta maman » La dénommée Sandrine, me posa par terre et j'attendis la, encore de longues heures, parmi les cris et les rires étouffés de bambins endiablés qui piaillaient et gazouillaient a tout vent. Puis, l'horloge de midi se mit a sonner….

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